L’achat d’une embarcation représente un investissement important, tout comme son équipement. Il est donc impératif que le tout soit bien installé, selon les règles de l’art.
par Patrick Campeau
Nous connaissons tous des apprentis bricoleurs qui se disent capables de tout arranger, de tout brancher, de tout positionner et de tout fignoler. Dans certains cas, il en découle malheureusement des installations tout croches, qui n’ont pas d’allure, qui vous font perdre du temps et bien souvent de l’argent. Pour obtenir le maximum d’efficacité et d’agrément de votre embarcation et des divers équipements qui y sont greffés, il est impératif de faire de bons choix et de compter sur des spécialistes compétents. Voici ma recette personnelle.
Mon embarcation
Pour mes besoins de pêcheur professionnel, champion de pêche à trois reprises, qui passe plus de 140 jours par saison sur les différents lacs et rivières de la Belle Province, j’ai choisi le Pro-V 1975 de la compagnie Lund. Cette coque multi-espèces me permet d’aller où je veux et quand je veux, en toute sécurité. Cette machine de pêche est le modèle par excellence pour naviguer sur nos plans d’eau tumultueux. Elle mesure 19’10’’ de longueur, 100’’ de largueur et elle pèse 1 940 livres. Pour maximiser l’espace intérieur, les ingénieurs l’ont muni d’un compartiment intégré dans le plancher qui peut loger jusqu’à 15 cannes, un autre compartiment latéral pouvant contenir plusieurs perches jusqu’à 9’6’’, un immense vivier avec séparateur, un réservoir à essence intégré de 51 gallons qui me donne une autonomie notable et toutes sortes d’espace de rangement fort pratique. Finalement, grâce au système SportTrack, je peux fixer solidement mes quatre porte-cannes Orca de Scotty qui me libèrent les mains quand je pêche.
Motorisation
Une des erreurs fréquemment commises est d’opter pour un modèle qui n’est pas assez musclé, en fonction de la taille de l’embarcation qu’il doit propulser. En choisissant un moteur inférieur à 70% de la puissance maximale recommandée par le fabricant, les utilisateurs n’obtiendront pas les résultats escomptés. En ayant le plus gros engin possible, l’usager peut solliciter le moteur comme il le souhaite, faire des économies en ne devant pas le maintenir à plein régime pour avoir une performance minimale et profiter d’une pleine vigueur lorsque souhaitée ou nécessaire. Pour ma part, j’ai opté pour un hors-bord qui impose de nouvelles normes en matière de performance, le Mercury Pro XS 225. Il propose une accélération fulgurante, une vitesse de pointe inégalée, une fiabilité légendaire, un concept léger et une consommation de carburant optimale. Gaetan Mathieu de Marina Bo-Bi-No à Laval m’a suggéré l’hélice Bravo 1 FS avec un pas de 21. C’est incroyable, lorsque j’enfonce les gaz, mon bateau semble vouloir s’envoler vers la destination où je souhaite me rendre.
Une installation électrique réussie
Lorsque j’étais plus jeune, mon père, qui n’avait rien d’un bricoleur, n’hésitait pas à réaliser des connexions pour brancher des appareils électriques. À mes yeux, ce dernier était incroyablement débrouillard et je croyais qu’il avait développé de belles habiletés. Lorsque qu’il est décédé, nous avons fait appel aux services d’un vrai électricien pour trouver la source d’un problème. Ce dernier m’a alors avoué ne jamais avoir vu un travail aussi mal effectué et que nous étions chanceux de ne pas avoir occasionné un incendie dans notre demeure. Imaginez le scénario d’horreur. Il se servait de ruban adhésif, communément appelé scotch tape, pour effectuer ses bricolages. Il a fallu qu’un pro dans le domaine m’aide à y voir plus clair.
La firme Raytech Électronique de Laval se spécialise dans le domaine des équipements électroniques marins depuis plus de 28 ans. Pas moins de 30 personnes sont dédiées au service, dont quatre techniciens qui font des installations et des réparations.
Au dire de Stéphanie Dubois, directrice des opérations, tout le monde croit avoir les compétences requises et les connaissances nécessaires pour brancher correctement leurs appareils à une batterie. Pourtant, chaque jour, ils doivent refaire les installations de base que les propriétaires d’embarcation ont effectuées eux-mêmes.
Cette spécialiste me confiait que plus de 95% des bricoleurs se serviront de ruban électrique noir en vinyle pour faire des raccords ou pour sécuriser des terminaux. Il peut être utile pour une réparation de fortune, mais sachez que dans un milieu humide ou mouillé, ce type de ruban perd totalement ses propriétés diélectriques et il se décolle en peu de temps. De plus, la majorité des amateurs brancheront plusieurs terminaux à la batterie. Normalement, plus on aura de sonars, de downriggers, de radio marine ou autres, plus il y aura une accumulation de fils reliés à la source d’énergie de l’embarcation. Pour éviter des parasites, des fluctuations et des instabilités, il est fortement recommandé d’opter pour un câble d’alimentation à une borne distincte. Cela augmentera en plus la protection des unités branchées. Il faut également tenir compte de la taille des fils électriques. En se servant d’un câble de trop petit calibre, ces derniers risquent d’engendrer des pertes d’alimentation, de la statique, etc.
Les pêcheurs achètent des sonars pour voir les poissons, leur habitat et ce qu’ils bouffent. Un sonar équipé des caractéristiques standards et d’une sonde comme la Panoptix Livescope vous permettra de voir tout ce qui se passe sous la surface des eaux. Grâce aux différentes fonctions comme le ClearVü et SideVü, vous obtiendrez des images précises des fonds marins comme celles d’une échographie. Il ne faudrait pas oublier le Chirp et ses balayages de fréquences allant de 80 à 160 KHz. Le pêcheur bénéficie alors du rendu le plus détaillé. L’équipe de Raytech a installé dans mon embarcation quatre echoMap Plus 95SV de Garmin. Un des deux écrans de 23 cm (9 po), installé sur la console de conduite, servirait principalement pour la navigation GPS et pour la sauvegarde de waypoints. L’autre, pour sa part, serait séparé en deux afin d’afficher d’un côté la vision traditionnelle d’un sonar. Puis, la sonde CHIRP à haut débit, avec balayages allant de 80 à 160 kHz et à faisceau large, me permettra de voir ce qui se passe sous ma position. Puis, je pourrai avoir une vue plongeante ajustable à gauche et à droite de l’embarcation, sur un axe latéral avec la fréquence 455/800 kHz du SideVü.
À l’avant de la coque, je pourrai consulter ma carte bathymétrique Canada LakeVü HD couvrant 13 500 lacs, dont 4 800 en HD avec contours précis de 30 cm (1 pied), pour y sauvegarder ses différents sites de prédilection. Je pourrai même perfectionner mes cartes géo référencées et y ajouter mes données prélevées grâce à l’outil Quickdraw contours. Puis, sur l’autre portion du moniteur, j’opterai pour le balayage Panoptix LiveScope qui fournit des images en temps réel faciles à interpréter des poissons qui évoluent près d`une structure clairement définie. Les images sont si précises qu`avec un peu d`entraînement Stéphanie m’indiquait que je serais même capable de distinguer les différentes espèces de poissons.
Hautement spécialisé
À 40 minutes de Montréal, du côté de la ville de Lachute, sur la rue Grâce, on découvre la firme Fishntech. Il s’agit d’un centre de service autorisé pour de nombreuses compagnies jumelé à une boutique qui se spécialise dans la vente de produits novateurs voués à aider les adeptes pour qu’ils jouissent davantage de leur activité préférée. On n’y retrouve pas de leurres, mais plutôt des accessoires et des équipements particuliers qui ne sont habituellement pas offerts chez les autres commerçants. Le propriétaire, Gary Gaussiran, 55 ans, a participé à une foule de tournois pendant plus de 25 ans et il a même pris part à de nombreuses compétitions professionnelles américaines. Comme le dit si bien ce technicien certifié « j’ai les deux mains dedans depuis plus de trois décennies et j’adore installer tout ce qui se greffe à un bateau ».
On voit de plus en plus de bass boats équipés de Power-Pole. Ces grandes tiges articulées, qui s’enfoncent dans le fond marin, permettent aux amateurs d’immobiliser leur coque, le temps qu’ils taquinent les poissons ciblés. Grâce à leur système hydraulique évolué, activé par une télécommande, les Power-Pole Blade, Pro Series II et Sportsman II peuvent maintenir en place un bateau pouvant peser jusqu’à 2 040 kg, et ce, même s’il y a de forts tumultes. Cet outil est idéal pour les gens qui pourchassent principalement l’achigan ou le brochet en eaux peu profondes. Gary a fixé sur ma coque deux Blade Edition de Power-Pole qui peuvent se déployer jusqu’à 10 pieds de profondeur. Il a même installé un Kit-CM2 qui est un interrupteur au pied. Il a même bonifié le tout en y ajoutant des Drift Paddle qui agissent comme des ancres de mer pour ralentir et surtout contrôler la dérive des embarcations lorsqu’elles sont exposées aux vents et aux courants en eaux plus profondes. Imaginez, il a dû enlever le moteur pour y positionner une plaque d’adaptation sous ce dernier, installer deux pompes hydrauliques, toute la tuyauterie souple, les bras articulés et bien plus, et ce, sans anicroche et sans que rien ne nuise au look ou au fonctionnement des autres accessoires.
Lorsqu’il y a beaucoup de vagues, même si mon embarcation est hyper confortable, il arrive que les passagers doivent subir et endurer les impacts des différents soubresauts. La firme Shock Wave a mis au point des bases de sièges munis d’une performante suspension avec amortisseur ainsi que des bancs spécialement adaptés. Un produit vraiment génial pour rehausser les moments que vous passez sur l’eau. J’avais déjà des bases très convenables sur mon embarcation ainsi que le système Pro-Ride. Grâce aux conseils de Gary, ce dernier a fait machiner une plaque pour que le S5 puisse s’intégrer à celles déjà existantes sans avoir à percer de trous. Il a même ajouté une glissière réglable Swivel Slide pour accroître le confort. Le tout est ajustable de maintes façons pour maximiser l’agrément.
Finalement, depuis la venue des moteurs électriques frontaux avec un système de direction et d’ancrage guidé par GPS, comme le Xi5 de Motor Guide par exemple, il n’est pas rare que ces derniers tournoient sur eux-mêmes à l’occasion pour immobiliser l’embarcation. Si, par malheur, on attache une sonde externe, telle la Panoptix LiveScope, il se peut que le fil d’alimentation s’entortille et se brise. Pour remédier à ce problème, M. Gaussiran a pourvu mon Xi5 d’un support de montage Cornfield Crappie qui éloigne le câblage de l’hélice tout en le protégeant dans une gaine spiralée.
Avec l’aide de spécialistes de la sorte, j’ai carrément maximisé plusieurs facettes de mon embarcation, ce qui me permettra de me concentrer davantage sur les poissons que sur les quelconques pépins qui pourraient découler d’une mauvaise installation.
Pour en savoir plus sur les divers sujets abordés, contactez :
Marina Bo-Bi-No, 450 666-1395 ou www.marinabobino.com
Raytech Électronique, 450 975-1015 ou www.raytech.ca
Fishntech, 514 990-8144 ou www.fishntech.com
Bonne pêche et bonne navigation !
Patrick Campeau
Pêcheur professionnel Champion provincial à trois reprises Membre intronisé au Panthéon canadien de la pêche Pour commentaires et/ou questions, vous pouvez contacter Patrick par courrier électronique à
ou le suivre sur WWW.FACEBOOK.COM/LAPASSIONDEPATRICKCAMPEAU