La pêche est l’activité consommatrice numéro 1 au Canada. Au pays, il y a plus de manieurs de cannes que de hockeyeurs et de golfeurs combinés.
Par Patrick Campeau
La pêche existe depuis la nuit des temps. À une certaine époque, c’était une obligation. On se rendait au lac ou à la rivière avec un seul but en tête, soit de capturer suffisamment de spécimens pour nourrir sa famille et faire des provisions pour être capable de survivre à d’éventuelles périodes plus difficiles.
Avec le temps, la pêche est passée du stade d’obligation vouée à la subsistance à celui d’activité de prélèvement relaxe en plein air. De nos jours, on manie la canne pour se détendre, se changer les idées et s’amuser.
Expérience
Nos grands-pères pêchaient à l’instinct. Leur expérience et leurs connaissances leur permettaient de taquiner les diverses espèces à tâtons. N’ayant pas vraiment d’outil de localisation et de recherche marine, on y allait du mieux qu’on pouvait. On se servait de son pif, on tentait de lire la surface des eaux, puis on observait les conditions météorologiques et les phénomènes reliés à la nature.
Ces fins observateurs ont réalisé que les vents, les phases lunaires, les fronts froids, les fluctuations barométriques, etc., avaient tous des influences positives et négatives à certains égards sur les diverses espèces. Sans aucun appareil sophistiqué, les meilleurs analystes pouvaient prévoir, par exemple, que la pêche est bonne lorsque le vent vient de l’ouest, tout comme trois jours avant ou après la pleine et la nouvelle lune, lors d’une pression stable, etc.
Une révolution
Le premier sonar destiné au monde de la pêche, la «Little Green Box» de Lowrance, fit son apparition sur le marché en 1959. Il s’agissait d’un appareil à faisceaux lumineux. Quelques années plus tard, soit en 1965, cette même firme développa une sonde qui fonctionnait lors des déplacements à haute vitesse.
Puis, il y eut les modèles étanches Super Sixty de Humminbird en 1975. Il a fallu attendre une autre décennie avant de voir une grande avancée, soit l’affichage à cristaux liquides. (LCD Liquid Crystal Display). On a eu droit, plus tard, à des développements intéressants comme la technologie 3D.
Imaginez, on pouvait maintenant localiser les poissons sous notre coque. Il s’agissait d’une aide extraordinaire pour les passionnés.
Assistance précieuse
Les cartes bathymétriques jaune et bleue du Service hydrographique de Pêches et Océans Canada sont disponibles depuis belle lurette. Elles présentent une foule d’informations inestimables comme la présence des affluents, des récifs, des marinas, des bouées de navigation, etc. Toutefois, les détails les plus appréciables pour les amateurs sont sans contredit ceux qui mènent à la découverte des structures de toutes sortes qui permettent aux poissons de se cacher pour chasser ou pour ne pas l’être. Grâce à ces documents papier qui se sont convertis en dossiers numériques avec les années, on ne pêchait plus à l’aveuglette. On savait, à peu près, où se situaient les spots potentiellement productifs.
Ce qui a été incroyablement notable fut l’intégration de l’aide à la navigation secondée par le Loran-C en 1988, suivi du fameux GPS en 2002. Ces derniers ont littéralement révolutionné le marché. Au lieu de calculer les positions des différents endroits avec un rapporteur d’angle sur une carte, il suffit de regarder l’écran pour connaître l’emplacement exact de n’importe quelles battures ou structures sous forme de longitudes et de latitudes.
En voie de disparition
L’âge d’une personne lui confère inévitablement un certain bagage d’expérience. Plus ont vieilli, plus on cumule de connaissances profitables à bien des niveaux, qui dans bien des cas nous facilitent la tâche et nous donnent des avantages sur les jeunes qui ne demandent qu’à apprendre.
Depuis 1967, le circuit professionnel Bassmaster aux États-Unis a été dominé en grande partie par des têtes grises ou tout au moins des hommes matures. C’était normal, il s’agissait des personnes qui avaient le plus de connaissances, le plus d’acquis, le plus de vécu, le plus d’endroits visités et qui avait additionné le plus grand nombre de compétitions. Bien qu’ils pêchaient à l’instinct, ils ciblaient à peu près tous les mêmes genres d’emplacements poissonneux.
Puis, au tournant du siècle, on a vu une tangente. Les gagnants commençaient à être de plus en plus jeunes. Il n’y avait rien à comprendre. Par exemple, le pro Rick Clunn a tenté sa chance fort possiblement 10 fois plus souvent, si ce n’est pas 20 fois, au Lake of the Ozarks que les nouvelles recrues. Il a un historique, il connaît des spots, il a vu plusieurs autres concurrents capturer des poissons, etc. Cependant voilà, il peine maintenant à garder le rythme, il n’est plus capable de se classer. Le peloton de tête est actuellement principalement composé de jeunes. Étonnant n’est-ce pas?
De nos jours, l’ensemble des adeptes utilise un sonar qui regarde vers le bas et un GPS équipé de cartes bathymétriques. Personne n’a vraiment d’avantage à ce niveau, mis à part les rookies qui explorent des sites quasi inexploités jusqu’à là.
Boum technologique
En 2015, la firme Garmin a lancé la technologie de Balayage Panoptix. Les utilisateurs pouvaient aisément voir ce qui se cachait sous et devant eux. Puis en 2018, eurêka! Le système LiveScope qui a gagné tous les honneurs, a été lancé sur le marché, puis le LiveScope Plus qui est encore plus performant et affiche des images plus claires avec une meilleure séparation des cibles. Il s’agit en fait du nec plus ultra. Ce lecteur de Garmin permet aux passionnés de scruter, sous forme d’échographie, les sites en dessous de lui, mais 100 fois mieux, ainsi que les emplacements en avant de sa position jusqu’à 61 mètres de distance. Avec un faisceau d’une largeur de 20 x 135 degrés, une puissance de transmission de 500 watts et des fréquences de 530 à 1,100 kHz, l’heureux propriétaire d’une telle machine peut espérer une précision de 14 pouces à 100 pieds. Imaginez avec la LiveScope XR LVS62, il est possible d’explorer les profondeurs avec une portée étendue jusqu’à 152 mètres en
eau douce.
Ce que cela signifie, c’est qu’avec une sonde comme la LiveScope Plus LVS34 de Garmin branchée sur un appareil EchoMap ou GPSMAP et installée sur l’arbre du moteur électrique, le pêcheur voit littéralement en avant de lui s’il y a des poissons ou pas. C’est simple, si tu ne vois rien, c’est qu’il n’y a rien! Il est donc maintenant facile d’explorer les bas-fonds et de ne plus pêcher à l’instinct, mais bien de manière quasi magique. L’utilisateur a officiellement une longueur d’avance
quand il se sert de tels produits.
Bien secondé
À l’époque, on installait la sonde sur un poteau qu’on devait tourner manuellement. On s’immobilisait avec des ancres électromécaniques pour eaux peu profondes Power-Pole ou avec le système d’ancrage du moteur électrique. On obtenait une lecture de l’endroit analysé et on savait instantanément s’il y aurait de l’action ou pas. Je trouvais personnellement ce processus laborieux jusqu’à un certain point.
Puis, les pêcheurs les installaient sur l’arbre de leur moteur électrique. Dans bien des cas, malheureusement, le câble d’alimentation de la sonde se coupait ou se brisait suite à des fausses manœuvres ou des pivotements extrêmes.
De nos jours certains moteurs électriques, hyper précis, comme le Power-Pole Move ZR à cisaille, permet l’installation sans problème d’une sonde comme la LiveScope Plus, par exemple. Il est affilié au GPS pour l’ancrage satellitaire, la reproduction des parcours enregistrés, la tenue d’un cap compensé avec le mode Vector, etc. Sa pédale de direction obéit instantanément et elle est secondée par une télécommande hybride sans fil. On peut donc balayer lentement et sans saccade tous les axes pour trouver de beaux spécimens.
La différence entre hier et aujourd’hui est simple… On scrute différents secteurs et quand on voit des poissons, il ne reste plus qu’à les cibler et à les faire réagir. On est loin de l’époque où il fallait effectuer des centaines et des centaines de lancers à l’aveuglette pour arriver à nos fins.
Bonne pêche.
Patrick Campeau
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